“Débalkaniser les Balkans” ?
Dans la langue française, le terme de “balkanisation” semble être utilisé avec de plus en plus de légèreté, traduisant ainsi la connotation péjorative de cette région du Sud-Est de l’Europe. En effet, l’héritage des années 90 n’a pas disparu et les Balkans sont toujours largement perçus comme une région anarchique en proie à une violence presque structurelle.
Pourtant, la région des Balkans et plus spécifiquement des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro et Serbie) est au cœur du programme d’élargissement européen. Dans ce cadre, la France a notamment établi une stratégie diplomatique spécifique visant à encourager la mise en œuvre de réformes jugées indispensables à leur intégration européenne.
Pour diverses raisons, le processus d’élargissement paraît être actuellement dans une impasse même si la réforme de la méthodologie proposée par la France pourrait dynamiser à terme ce processus. Cependant, nous pensons qu’il est également nécessaire d’engager un processus plus profond, celui de débalkaniser les perceptions et attitudes que nous avons à propos des Balkans que cela soit en France ou au sein des institutions européennes. Plutôt que de se fier aux clichés ou à des idées préconçues, il convient de renforcer notre compréhension des enjeux régionaux afin d’établir une stratégie de coopération et de développement adaptée aux aspirations locales.
Eurosorbonne et Euro Créative s’associent pour discuter de cette nécessaire “débalkanisation des Balkans”. Une occasion unique pour vous découvrir ou mieux comprendre les enjeux contemporains des Balkans, une région pleine de défis mais aussi d’opportunités.
Pour en parler, nous avons reçu des invités permettant d’aborder notre problématique à diverses échelles (UE, France, Balkans):
- Olivier Buirette, Professeur d’histoire à Paris III, spécialiste de l’Europe centrale et des Balkans
- Florent Marciacq, Chercheur associé au Centre international de formation européenne
- Sena Marić, Chercheuse au CEP Belgrade (European Policy Center)
Cette discussion était modérée par Ena Sorić, étudiante en Master d’Études européennes à la Sorbonne Nouvelle.