Pour la deuxième édition du format #Débat Créatif, Euro Créative s’est intéressé à la question Serbo-Kosovare et au rôle que pourrait jouer l’Union Européenne dans la redynamisation du dialogue. Notre invité spécial, Loïc Trégourès spécialiste des Balkans Occidentaux, nous a présenté la situation politique entre ces deux pays, les crises politiques qui ont ébranlé le Kosovo durant l’année 2020 ainsi que les tentatives de parvenir à un accord par l’administration Trump.
À la suite de cet exposé très complet, les 10 participants – contributeurs et contributrices chez Euro Créative – ont pu débattre en deux groupes de réflexions des problématiques actuelles et des pistes à privilégier. Ce travail a permis de proposer des recommandations spécifiques concernant un apaisement des relations et un dialogue constructif entre les deux pays. Le contenu publié ci-dessous ne reflète toutefois pas nécessairement les opinions personnelles de chacun et chacune et ne peut non plus être interprété comme représentatif des positions officielles d’Euro Créative. Il ne s’agit ici que de retranscriptions incomplètes des réflexions ayant émergé au sein de nos deux groupes de travail.

Hypothèse
La situation actuelle entre la Serbie et le Kosovo peine à évoluer car les décideurs politiques concernés ne semblent pas déterminés à produire des avancées majeures. En parallèle, les acteurs internationaux n’ont pas trouvé de solutions concrètes pour dynamiser ce dialogue. D’un côté, les États-Unis n’ont permis qu’un simulacre d’accord et les discussions sur la reconfiguration des frontières n’ont mené à rien. De l’autre côté, l’Union Européenne ne parvient pas à jouer un rôle déterminant, affaiblie par le manque de perspectives concrètes pour la Serbie et le Kosovo. Le statu-quo semble donc être l’hypothèse dominante à court ou moyen-terme.

Recommandation – Groupe 1
Le groupe numéro 1 part du constat que les volontés des gouvernements nationaux de Serbie comme du Kosovo restent aujourd’hui plus que limitées. Ainsi, la reprise concrète du dialogue doit venir d’un encadrement de la communauté internationale.
L’Union Européenne et les États-Unis semblent avoir divisé leurs forces ces derniers mois en adoptant des attitudes concurrentielles et unilatérales dans la tentative de résolution du dialogue. L’élection à la Présidence des États-Unis de Joe Biden pourrait permettre la mise en place d’une coordination plus efficace entre ces deux acteurs. Plus largement, il serait souhaitable de mettre en place une coordination internationale plus large en incluant deux autres acteurs essentiels: l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe.

Recommandation – Groupe 2
Le groupe numéro 2 s’est attaché à travailler sur la position de l’Union Européenne, une UE qui parait quelque peu détachée ou déconnectée des enjeux nationaux.
Premièrement, si l’UE a une réelle volonté de peser sur le dialogue serbo-kosovar, elle devrait clarifier la situation autour de la reconnaissance du Kosovo. Ainsi, ses États membres devraient unanimement reconnaître le Kosovo en tant que nation indépendante. À ce jour, Chypre, l’Espagne, la Grèce, la Roumanie et la Slovaquie ne reconnaissent pas le Kosovo.
Deuxièmement, pour accroître son efficacité au sein de ce dialogue, l’UE devrait focaliser son action sur les aspects administratifs et techniques de ce dialogue, adoptant ainsi une approche dépolitisée du dialogue. L’UE devrait aussi renforcer son action de soutien – notamment financier – aux projets citoyens émanant d’acteurs locaux, participant ainsi au renforcement du dialogue inter-culturel (échanges étudiants, travail de mémoire, etc.), à l’image du programme euro-balkanique RYCO.
Euro Créative remercie l’ensemble des participants de leur présence ainsi que Loïc Trégourès pour sa participation. La prochaine et troisième édition de #DébatsCréatifs aura lieu courant janvier. Envie de participer à ces débats? Rejoignez la communauté Euro Créative !