Cet article reprend en partie l’article proposé par notre partenaire Groupe d’Études Géopolitiques: Le style populiste gagne en Slovaquie, 10 points pour comprendre le séisme des élections législatives
Par Romain LE QUINIOU
Les élections législatives du 29 février 2020 semblent représenter un tournant majeur pour la Slovaquie. Après presque 15 années de pouvoir, le Smer-SD s’est retrouvé balayé par un vote-sanction confirmant les évolutions politiques que connait le pays depuis 2018. La plateforme anti-corruption OL’aNO, qui a mené sous l’impulsion de son dirigeant Igor Matovič une campagne électorale dynamique, a remporté très largement ce scrutin et doit désormais mettre en place une coalition gouvernementale. Cela ne sera pas facile étant donné les différences politiques de ses potentiels partenaires. Parallèlement, les forces nationalistes restent en embuscade tandis que le parti libéral-progressiste de la Présidente Čaputova a connu une défaite humiliante.
Un contexte politique très particulier
À première vue, le contexte politique slovaque pourrait sembler similaire à ceux d’autres pays européens. Alors que ces élections sont légitimement considérées comme cruciales pour l’avenir du pays, les forces politiques progressistes se dresseraient face aux forces politiques nationalistes/populistes. Il s’agit là d’une compréhension simpliste reprise dans de nombreux médias français. Le contexte politique slovaque nécessite une analyse bien plus approfondie de la situation afin d’en dégager une compréhension précise.
Le contexte politique national qui a accompagné l’élection de samedi dernier se situe dans la continuité des effets de « l’affaire Kuciak », tournant majeur de la vie politique slovaque en 2018. L’assassinat de ce journaliste d’investigation et de sa petite amie a mis au jour l’existence d’un système politico-mafieux impliquant très largement le parti social-démocrate au pouvoir – le Smer-SD (Direction – Social Démocratie) – et ce depuis plusieurs années. En toile de fond, divers scandales de corruption généralisée dont « l’affaire Gorila » révélée en 2011. Celle-ci prouvait alors l’existence d’un système de pots-de-vin entre politiciens, fonctionnaires et chefs d’entreprises dans le cadre de contrats d’approvisionnement et de privatisation. En 2019, l’affaire refait surface dans les médias nationaux après la découverte d’une copie des enregistrements sonores originels – disparus en 2011 – lors d’une perquisition chez l’influent homme d’affaires Marián Kočner – accusé d’être le commanditaire de l’assassinat de Kuciak – en 2019.
L’assassinat de Ján Kuciak a alors conduit à de grands rassemblements citoyens à travers le pays – notamment dans les grandes villes. Les Slovaques sont ainsi descendus massivement dans la rue pour l’avènement d’une « Slovaquie décente » [Za slušne slovensko] appelant alors à des changements politiques profonds. Le 9 mars 2018, 40 000 personnes étaient rassemblées à Bratislava, faisant de cet évènement le plus grand rassemblement citoyen depuis la Révolution de Velours de 1989. Devant l’importance de ce mouvement, le Premier Ministre Robert Fico – au pouvoir de 2006 à 2010 puis depuis 2012 – considéré comme le principal responsable de ce qui est perçu par la population comme un système politico-mafieux, choisit de démissionner le 14 mars.
Au milieu de ce champ de bataille politique, le parti au pouvoir se retrouve chahuté. Au pouvoir de manière quasi ininterrompue depuis 2006, celui-ci est très fortement discrédité auprès de l’opinion publique depuis deux ans. Initialement social-démocrate (appartenant au groupe parlementaire européen S&D), il a usé de la rhétorique populiste et a tenu des positions très contestables au cours de son dernier mandat, notamment en tentant de concurrencer l’extrême droite sur plusieurs sujets sociétaux – la crise migratoire de 2015 ayant servi d’opportunité à cette transformation. Certains ont même comparé la politique de l’ex-Premier Ministre Robert Fico (2006-2010 ; 2012-2018) à celle du hongrois Viktor Orbán.
Assez logiquement, deux partis d’opposition de courants politiques opposés sont parvenus à tirer parti de la situation. Ceux-ci ont adopté un style populiste similaire, déployé dans une rhétorique dégagiste, anti-élites et anti-système, et articulé autour de la promesse d’une « Slovaquie décente ». C’est le cas du parti social-libéral et pro-européen Slovaquie Progressiste (Progresívne Slovensko). Le 30 mars 2019, leur candidate Zuzanna Čaputova, avocate et activiste environnementale, remportait les élections présidentielles slovaques. Son profil de citoyenne engagée, associé à son inexpérience politique lui avaient permis de remporter aisément son duel face à Maroš Šefčovič(Smer-SD), politicien expérimenté du Smer-SD. Quelques mois plus tard, le parti désormais en coalition avec le parti Ensemble (Spolu) remportait également aisément les élections européennes (20 % des voix).
C’est aussi le cas du parti néo-fasciste Parti Populaire Notre Slovaquie (L’udová strana Naše Slovensko) de Marian Kotleba en constante progression électorale ces dernières années. Après la victoire de son leader aux élections régionales de Banská Bystrica puis les bons résultats des législatives de 2016 (14 députés), le parti L’SNS s’est également montré à son avantage en dépassant lors des deux échéances électorales de 2019 en dépassant par deux fois les 10 %. De manière plus générale, les partis nationalistes parviennent désormais à totaliser 20 à 25 % des voix à chaque élection en Slovaquie.
Pendant de longs mois, ces deux mouvements politiques ont dont été considérés comme les possibles nouveaux protagonistes du système politique slovaque – d’où la simplification « progressistes versus nationalistes ». Pourtant, les résultats des élections législatives de ce samedi 29 février n’ont pas entièrement confirmé ces prédictions.
Une campagne électorale sous le signe du populisme
Comme attendu, la campagne électorale pour ces élections législatives – troisième échéance électorale en moins d’un an ! – a été marquée par l’utilisation quasi-généralisée de stratégies populistes. Ainsi, tous les partis ont essayé d’incarner le changement politique tant attendu par les slovaques en fustigeant les élites corrompues et en plaçant le citoyen au centre des préoccupations politiques – les audiences cibles évoluant évidemment selon les partis.
Un quart des Slovaques a alors offert à Igor Matovič et son parti Gens Ordinaires et Personnalités Indépendantes (Obyčajní L’udia a Nezávislé Osobnosti) l’opportunité d’incarner ce changement politique majeur. OL’aNO est une plateforme populiste conservatrice créée en 2010 dans une volonté de lutte contre la corruption – un sujet évidemment d’importance particulière pour la Slovaquie, classée au 21ème rang de l’UE à ce titre. L’objectif d’OL’aNO est clair, le parti se propose de « nettoyer le pays » de ceux qu’il appelle les « mafiosos ». Néanmoins, s’étant concentré principalement sur cette niche thématique, il est difficile de comprendre avec précision quel est le programme précis du parti vainqueur. Compte tenu de la diversité des profils de ses candidats, le parti pourrait néanmoins disposer d’une capacité d’adaptation remarquable.
Pour remporter ces élections, OL’aNO s’est notamment appuyé sur la forte personnalité de son leader politique Igor Matovič. Ce dernier, un millionnaire excentrique venant du monde des médias, dispose d’un certain talent d’orateur et d’une habileté reconnue en matière de communication politique. Il utilise ainsi abondamment les réseaux sociaux à son avantage pour profiter des effets de buzz. En guise d’illustration, lors de la campagne électorale, il s’est rendu à Cannes pour prendre la pause devant une maison luxueuse supposée appartenir à un politicien du Smer-SD, et a arboré la pancarte « Propriété de la République slovaque ». Son live Facebook a été vu plus d’1,5 millions de fois, des chiffres inouïs pour un pays de 5,5 millions d’habitants.
Si l’attitude dynamique et passionnée de Matovič a évidemment joué un rôle important dans la victoire d’OL’aNO, c’est la stratégie électorale du parti dans sa globalité qui a permis ce succès. OL’aNO a su magnifier sa rhétorique populiste afin de placer le citoyen slovaque au cœur de ses réflexions. Que cela implique plus de protection pour ceux-là (contre la corruption, par une amélioration de la gouvernance et un renforcement de l’État de droit), plus d’égalité entre eux (économique et sociale) ou plus de participation directe de leur part (développement de la e-democratie). Cette attention particulière envers le citoyen slovaque peut être illustrée par le temps forts de la campagne d’OL’aNO: la distribution à la population d’un questionnaire online sur les priorités du futur Gouvernement. 67.000 citoyens auraient participé à cet exercice. Ainsi donc, les citoyens ont perçu en OL’aNO une acteur politique nouveau qui malgré son inexpérience gouvernementale pourrait incarner une rupture politique.
OL’aNO a su également se placer outre la dichotomie réductrice d’un combat politique entre les partis libéraux-progressistes et les partis nationalistes. C’est à ce titre, que le parti n’a pas rejoint le pacte de non-agression signé par plusieurs partis de l’opposition démocratique tels que la coalition PS-Spolu, le parti libertarien-conservateur et eurosceptique Liberté et Solidarité (Sloboda a Solidarita), le parti de centre-droit et pro-européen Pour le Peuple (Za L’udi) de l’ancien Président Andrej Kiska (2014-2018) et le Mouvement Chrétien-Démocrate (Krest’anskoDemokratické Hnutie). La non-appartenance à ce pacte a été un succès pour OL’aNO puisque le parti a su attirer à la fois des électeurs du « camp » libéral-progressiste mais aussi du « camp » nationaliste. Tout en restant ferme sur le fait de ne jamais collaborer avec les néo-fascistes de L’SNS au sein d’un quelconque Gouvernement, Matovič a pu s’épargner la focalisation de sa stratégie électorale sur le fait de battre l’extrême droite. Au contraire de la coalition PS-Spolu qui est rentré dans le jeu de Kotleba et de ses partisans en allant défilant contre les meetings néo-fascistes. Ainsi, à Trnava plusieurs militants PS ont été agressés par des proches du L’SNS.
Au-delà de cet épisode dramatique, la campagne électorale du parti de la Présidente Zuzana Čaputova s’est soldé par un échec cuisant L’une des raisons principales est évidemment la dispersion de l’électorat entre les différents partis de l’opposition démocratique et plus précisément entre PS-Spolu et Za l’udi. Ces deux partis libéraux et pro-européens, proches idéologiquement, n’ont – malgré de longues négociations – jamais réussi à s’entendre afin de former une coalition unique. Si tel avait été le cas, leur courant politique aurait pu devenir l’une des forces politiques majeures du pays et aurait pu participer à la future coalition gouvernementale. Au lieu de cela, Za l’udi ne sera qu’un parti mineur d’une coalition gouvernementale à tendance conservatrice et euro-sceptique tandis que PS-Spolu sera dans l’opposition extra-parlementaire. Cet échec rappelle celui de la gauche polonaise au cours des élections législatives 2015.
Au cours de cette campagne, les élites progressistes n’ont pas réussi à convaincre les électeurs de leur capacité à détruire l’ancien monde politique. Une impression d’élitisme – réelle ou perçue –, le déficit charismatique de leur leader – notamment dans le cas de PS-Spolu avec Michal Truban – ou encore la mise en place d’un programme politique peu convaincant, en sont les raisons principales. Enfin, les progressistes ne sont pas parvenus à se constituer un vivier électoral solide. Ils sont ainsi largement battus dans les grandes villes de Košice ou Prešov, et ne parviennent même pas à battre OL’aNO dans la capitale de Bratislava (hormis dans le district du centre-ville). Au-delà de leur incapacité à convaincre les électeurs indécis, les progressistes ne sont même pas parvenus à maintenir leur propre électorat.
Le séisme politique était attendu, il a été confirmé le 29 Février au soir: le parti Smer-SD ne devrait sans doute pas faire parti du prochain Gouvernement slovaque. L’affaire Kuciak aura finalement été fatale au parti. Pourtant, l’ancien parti au pouvoir a utilisé ses derniers barouds d’honneur au cours de la campagne. Le Premier Ministre Peter Pellegrini – réputé plus modéré que son prédécesseur – a essayé de redorer l’image du parti en faisant campagne autour du « renouveau du Smer-SD ». Une ligne difficile à tenir alors que Robert Fico a enchainé des déclarations « coup de poing » sur les réseaux sociaux prouvant sa volonté de continuer sur une ligne politique radicale. Au cours de la dernière semaine de campagne, le parti a même utilisé sa dernière carte en votant une loi permettant le versement d’un treizième mois de pensions avec le soutien parlementaire de l’extrême droite, dont le parti L’SNS de Kotleba. Cette collaboration parlementaire avec le parti néo-fasciste (qui n’est pas une première) a même laissé penser qu’en cas de résultats concordants, le Smer-SD pourrait compter sur le soutien – direct ou indirect – des kotlébistes dans la formation d’un Gouvernement. Malgré cet échec électoral, le Smer-SD peut encore compter sur le soutien de ses nombreux bastions électoraux comme le prouve la carte ci-dessous.
Perspectives politiques en Slovaquie
La plateforme OL’aNO doit désormais parvenir à mettre en place une coalition gouvernementale fonctionnelle. L’ambition d’Igor Matovič d’atteindre la majorité constitutionnelle en intégrant le parti de droite radicale Nous sommes une famille (Sme Rodina) semble audacieuse mais ne sera pas simple. Si les négociations devraient sans doute connaître une issue positive, le fonctionnement de cette coalition suscite déjà de grandes interrogations. Quatre partis devraient entrer au sein de cette coalition, dans un rayon allant de la droite radicale eurosceptique au centre-droit pro-européen (Sme Rodina, SaS, OL’aNO et Za l’udi). Il est intéressant de noter que ces jeunes partis, à l’exception du SaS (2010-2012, correspondant à la courte période du Smer-SD dans l’opposition), n’ont jamais connu d’expérience gouvernementale. Cette relative ingénuité politique a largement contribué à leurs bons résultats, puisqu’ils ont profité de cette image antagoniste de la politique traditionnelle, associée au Smer-SD et à la détérioration du système politique slovaque.
Le principal défi pour ces futurs partenaires sera leur capacité à surpasser leurs divisions politiques. Des divisions qui pourraient potentiellement être importantes sur de nombreux sujets, aussi bien en politique intérieure qu’en politique européenne ou internationale. Dans de telles conditions, la flexibilité assumée du programme d’OL’aNO pourrait être un atout. À moins que la réputation d’imprédictibilité et d’intransigeance concernant Matovič ne viennent encore compliquer les choses. Matovič a remporté brillamment des élections qui marquent un tournant majeur pour le pays. Néanmoins, les interrogations sont grandes sur la capacité de l’homme et de son parti à assumer de telles responsabilités. En ce sens, ces élections se rapprochent – toutes proportions gardées – aux élections ukrainiennes qui avaient porté au pouvoir Volodymyr Zelensky.
Sur les questions de politique intérieure, plusieurs défis semblent déjà évidents pour la coalition. Au niveau économique, Sme Rodina acceptera-t-il de revenir sur son vote récent d’un treizième mois de retraites coûtant environ 400 millions d’euros pour l’État face à l’orthodoxie budgétaire prônée par SaS, voire dans une moindre mesure OL’aNO ? Au niveau sociétal, comment trouver un terrain d’entente entre les visions libertairiennes (SaS), progressistes (Za l’udi) et traditionnelles (OL’aNO et Sme Rodina) ? Sur le plan européen, la tâche s’annonce là aussi ardue puisque deux de ces partis (Sme Rodina et SaS) sont ouvertement eurosceptiques, comme le prouvent leur appartenance respective aux groupes parlementaires européen Identité et Démocratie et Conservateurs et Réformistes Européens. La question des quotas migratoires pourrait faire partie des sujets difficiles à gérer, lorsque l’on connaît la position d’ouverture d’Andrej Kiska (Za l’udi) sur cette question. Le populisme qui rassemble les principaux partis de cette coalition pourrait resurgir dans les relations de la Slovaquie avec l’Union Européenne (un rapprochement avec la Hongrie et la Pologne n’est pas à exclure même si OL’aNO semble rejeter avec vigueur les atteintes à l’état de droit).
Pourtant, les partis politiques composant cette coalition et OL’aNO en premier lieu ne disposeront pas d’une marge de manoeuvre conséquente. En effet, de par leur vote, la grande majorité des citoyens slovaques a appelé à un changement politique conséquent. Celui-ci doit devra donc être mené efficacement et si possible rapidement par les nouveaux responsables politiques. Les directions politiques que prendra une telle coalition restent à ce jour largement méconnues. Outre la résistance à ses divisions internes et à la pression de ses opposants politiques, la coalition devra également contenir les conséquences de possibles bouleversements externes. Les deux défis majeurs pourraient être la gestion d’une nouvelle éventuelle crise migratoire ou l’apparition d’une crise économique, venant potentiellement d’un ralentissement de l’économie allemande dont la Slovaquie, est très fortement dépendante.
Un échec de cette coalition pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la démocratie slovaque. En effet, le parti d’extrême-droite L’SNS sera en embuscade en cas de faux pas. Si Kotleba et son parti n’ont pas gagné ces élections et n’auront probablement aucun rôle politique significatif à court-terme, ils représentent un danger réel pour la démocratie slovaque. Malgré des résultats bien en-deçà de ce qu’annonçaient les sondages, L’SNS est parvenu à grappiller quelques dizaines de milliers de votes de plus qu’il y a quatre ans et disposera de trois députés de plus au Parlement (17 députés lors de cette prochaine mandature). Plus généralement, l’extrême droite via les différents partis qui représentent ce courant idéologique (L’SNS, SNS, Vlast’ ou Sme Rodina), parvient à rassembler entre 20 et 25% des votes chaque élection. L’épée de Damoclès que représente le groupement néo-fasciste du L’SNS devrait être une tendance longue pour le pays. En effet, les idées extrémistes sont désormais solidement ancrées dans le débat politique slovaque. Attaquer frontalement ces partis ou discréditer leur électorat ne sera donc plus suffisant pour battre l’extrême droite en Slovaquie, il faudra désormais impérativement vaincre ce courant au niveau politique en parvenant à proposer un projet concret mettant les extrémistes devant leurs (nombreuses) contradictions.
La coalition ne devra pas non plus négliger la résurrection possible du Smer-SD, que cela se fasse à travers le retour aux bases de la social-démocratie ou via une coopération accrue avec les néo-fascistes de Kotleba. S’il est vrai que ce parti est proche de l’implosion, il ne peut être considéré comme enterré. En effet, malgré cette sévère défaite, le Smer-SD disposera de 38 députés et jouera le rôle de premier parti d’opposition. Reste à savoir quelle sera l’attitude du Smer-SD et notamment la nature de ses relations avec le second parti d’opposition, le L’SNS. De plus, un échec sur la formation de la coalition quadripartite ou son renversement à moyen-terme – qui n’est pas à exclure – pourrait considérablement rebattre les cartes et offrir de nouvelles perspectives au Smer-SD. Concluons donc de manière prudente en affirmant que, comme la Slovaquie, le Smer-SD est à un tournant majeur de son histoire.
Enfin de fortes interrogations subsistent autour de la représentation politique des minorités hongroises de Slovaquie puisque qu’aucun parti politique les représentant n’est parvenu à atteindre le seuil de représentativité. Il sera donc intéressant de regarder les attitudes concernant cette problématique du côté de la Hongrie et de Viktor Orbán.
Directeur général d’Euro Créative, analyste Défense/Sécurité